Comme on le sait, la vie est un bâton de merde (Cf 'Six Feet Under')
Oui mais parfois, il y a des gens qui savent nous faire enterrer la hache de guerre, deux soirs de suite (!), et on les en remercie.
Le city sounds festival, les 19 & 20 juillet au CENTQUATRE à Paris, pour la première édition, en coréalisation avec l'association PHOEBUS, consacre la scène indé de San Francisco!!! Alors on ne réflichit pas, on prend un billet et on se tire, seule ou avec quelqu'un qu'on aime pour partager dans la vraie vie un moment unique!
Avec le succès de Ty Segall, la France découvre San Francisco où la scène garage est en efferverscence depuis cinq ans. Du retard donc mais peu importe.
Un concentré de la scène rock indépendante de San Francisco à portée de main, avec la plupart des groupes qui trainent régulièrement sur nos platines depuis un bail maintenant... juste surréaliste mais ils l'ont fait.
Le Cenquatre, lieu magistral. En haut quelques transats en toiles colorés, deux bars, un camion pizza qui sera vite débordé, et 750 personnes sages et calmes (en apparence) arborants tee shirt de groupes préférés et badge (voir les deux), public en fait averti, pas là par hasard.
A chaque début de concert, une personne passe avec une petite clochette qui devient vite un réflexe pavlovienau fil de la soirée.
Direction le sous-sol. Salle de concert numéro 400. Parquet en bois, donc interdiction de se munir d'un quelconque liquide, mais on ne fouille pas nos sacs. La confiance règne en maître.
JOUR 1 Et là c'est juste parti pour Ty segall + Moon Duo + White Fence.
Ty Segall en one-man-band est le premier concert. Ce soir là, pas de marchandising à son effigie : il est l'âme du festival, venu en version minimaliste. Il n'est pas mis en avant comme pour mettre les autres en exergue. En coulisse il regarde les concerts de tous ses potes. Encore une mission accomplie pour Ty, maîtrise et décontraction, insolite, comme un pote sur scène partageant bières joke et give me five avec le public. Juste parfait.
Moon Duo arrive, noise psyché mais un clavier hypnotisant et notre cerveau file sur les envolées guitaristiques de Wooden Shijps. Atmosphère apaisante et tempérée mais pas pour longtemps.
On connait les White Fence pour le très bon album Hair en collaboration avec Ty Segall. Ce soir là les présentations sont enfin faites. White Fence représente l'instant qui fait qu'on passe aux choses sérieuses et qui vous laisse les cheveux sur le bas côté. Ty Segall fait une brève apparition sur scène (trop courte à mon goût, mais bon enfant) pour les accompagner à la basse. Fortement chahutés par le public les White Fence restent pro. Une bonne partie du public finit par monter sur scène comme l'atteste la vidéo suivante postée sur le facebook du groupe. Rien de tel pour palper l'ambiance. Tim Presley le chanteur propose même aux deux mecs qui ont fait le hold up du micro de rester chanter avec eux (ils ne connaissent pas les paroles, nous bousillent la chanson, et se filment en plein chaos).
Les white Fence ont assuré et finissent magistralement. Très très bon concert.
qui nous basculent en 1950, agréable et charmant, parfait pour une mise en bouche.
Arrivent Warm Soda qui nous rendent heureux avec leur power-pop garage qui sature nos recepteurs en dopamine et endorphine, effet indiscutable. On surprend Matthew Melton, le chanteur, slammer sur Thee Oh Sees et nous vendre son vinyle lui même!!
Puis Thee Oh Sees débarquent avec John Dwyer et sa guitare en plexy transparente qui fait littérallement exploser tous nos sens. Brigid Dawson, seule fille du groupe, en retrait, joue du clavier, fait les backs... elle est juste essentielle. J'ai lu dans un article que Peter Dammit fait sonner sa Fender Jazzmaster comme une basse, oui c'est exactement ça, et en plus il est fun. Mike Shoun aussi assure indéniablement à la batterie, sans relâche, et file directement vendre ses vinyles à la fin du set, gouttelettes de sueure en prime.
Suggestion : et si l'année prochaine c'était la scène de Détroit qui était mise à l'honneur???